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L'ÉVAPORATION                                                                                                        ENSAN _ Semestre 8 _ Val-de-Reuil (27) _ 2011

Analyse d'un phénomène et son intégration dans l'architecture

 

Atelier : Projet architectural

 

Thématique : Densification et nouveaux paysages urbains

 

Enseignants : Philippe Rahm et Stéphane Berthier

 

Date de la soutenance : 24 juin 2011

 

Au sein de l’enseignement du Projet architectural intitulé « Densification et nouveaux paysages urbains », nos objectifs avec les enseignants, qui sont Philippe Rahm et Stéphane Berthier, sont avant tout écologiques. En effet, nos questionnements vont en ce sens vers une architecture du développement durable. Par exemple, le climat pourrait-il constituer un nouveau langage architectural, celui d’une architecture pensée comme météorologique ? Pourrait-on imaginer que les phénomènes climatiques tels que la convection, la conduction, l’évaporation par exemple, puissent devenir les nouveaux outils de la composition architecturale ? La vapeur, la chaleur ou la lumière pourraient-elles constituer les nouvelles briques de la construction contemporaine ?

Le changement climatique nous oblige à repenser profondément l’architecture et à déplacer notre intérêt d’une approche purement visuelle et fonctionnelle, à une approche plus sensible qui s’attarde davantage sur les paramètres invisibles et climatiques de l’espace. Glissant du plein au vide, du visible à l’invisible, de la composition métrique à la composition thermique, l’architecture comme météorologie ouvre d’autres dimensions, plus sensuelles et plus variables, dans lesquels les limites se dissipent et les pleins s’évaporent. Il ne s’agit plus de construire des images et des fonctions, mais d’ouvrir des climats et des interprétations. À grande échelle, l’architecture météorologique explore le potentiel atmosphérique et poétique des nouvelles techniques du bâtiment que sont la ventilation, le chauffage, le renouvellement d’air double-flux ou l’isolation. À l’échelle microscopique, elle sonde de nouveaux champs de perception cutanée, olfactive, hormonale. Entre l’infiniment petit du physiologique et l’infiniment grand du météorologique, l’architecture doit construire des échanges sensuels entre le corps et l’espace et y inventer de nouvelles esthétiques capables de modifier durablement la forme et la manière d’habiter de demain.

Dans un premier temps, nous devions rechercher et définir un nouveau langage architectural et urbain permettant de répondre aux enjeux climatiques actuels. Pour cela, nous devions définir nos propres outils et matériaux de projets en étudiant des éléments et phénomènes météorologiques tels que le vent, la lumière, la chaleur, la vapeur mais aussi la convection, la conduction ou l’évaporation, et comprendre comment ces éléments peuvent rentrer en interaction, voir même la générer, avec la fabrication formelle et matérielle de la ville et de l’architecture, depuis la prise en compte des données environnementales, tels que l’ensoleillement ou le bruit, jusqu’au niveau des systèmes techniques, tels que la ventilation, le chauffage ou l’éclairage. Il ne s’agissait plus d’utiliser la brique, le béton ou le bois pour construire de l’architecture, mais plutôt l’évaporation, la conduction ou la convection.

Pour cela, nous devions créer des groupes de quatre personnes et sélectionner un phénomène à étudier et à utiliser tout au long du semestre. En ce qui me concerne, l’évaporation est le phénomène que j’ai sélectionné pour former mon langage architectural. En premier lieu, il fallait étudier, analyser et comprendre ce phénomène, sous toutes ses formes, à toutes les échelles : météorologique, humaine, moléculaire. Ce langage acquis a ensuite été utilisé pour analyser le programme choisi et trouver de nouveaux modes de réponses, de précision, de formalisation de ce programme en lien avec les objectifs de réduction d’énergie du développement durable. Ce même langage a permis ensuite d’étudier le site donné, et de dessiner l’implantation, les figures urbaines possibles du projet, toujours guidées par le phénomène de l’évaporation. En phase finale de l’atelier de projet, les objectifs étaient de mettre en place des dispositifs précis au sein même de nos projets, toujours en adéquation avec le phénomène de l’évaporation, mais aussi en se servant de l’étude des phénomènes des autres groupes, comme par exemple la conduction, la convection, la transpiration ou la radiation, pour enrichir notre propos et atteindre les objectifs de développement durable. 

 

L’étude du phénomène nous a conduit à créer des espaces guidés par ce dernier, ces espaces fabriquant des fonctions, ces fonctions entraînant l’établissement d’un programme issu de l’évaporation. Tout notre travail suivait un processus logique, dont la finalité était la mise en place du projet sur le site de Val-de-Reuil, situé en bordure de l’Eure, répondant à une problématique logique sur le phénomène de l’évaporation :

Par quels dispositifs pourrait-on utiliser ou éviter l’évaporation produite par l’Eure ? Repenser la forme architecturale et la mise en place de la peau, de la façade du bâtiment, pour répondre à des contraintes environnementales ? Comment profiter de la vue sur l’Eure tout en évitant les contraintes météorologiques que cette source d’eau procure ?

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